La perception élabore des édifices complexes à partir de quelques signes, impressions / ponctions, laissés intentionnellement ou non (qu’on pense aux nuages semblant prendre des formes familières) et du bagage d’expériences et de connaissances du regardeur. Aussi, celui-ci projette ses attentes, parfois désirs, sur ce qu’il perçoit / décode.
Il est aussi possible que l’émetteur des signes manipule – dans la mesure de ses moyens – la perception du destinataire. Depuis maintenant sept ans que j’ai cette idée de réaliser un film à partir du Désert mauve de Nicole Brossard. J’en parle autour de moi, j’y pense, l’idée repose, enfle avec le temps et les commentaires / expériences / informations que je glane. Notamment celle que le désert de l’Arizona, le Sonora, couvre également les états mexicains de Baja California et de Sonora (qui donne son nom au désert ou vice-versa). Je pourrais donc y tourner mon film à moindre coût en prenant soin de le faire de telle façon que le regardeur croira qu’il s’agit de l’Arizona. Cela est une pratique courante. Le spectateur peut être au courant que les images ont été créés au (sont une ponction du) Mexique et accepter que la fiction, elle, se déroule en Arizona. C’est ce que Lejeune appelle « le pacte de lecture ».
jeudi 13 mai 2010
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