samedi 29 mai 2010

Pati, ma mère adoptive mexicaine

Elle est responsable de la maison. Elle m'aime bien.
Photo de Pierre Dalpé (pierredalpe.com)

Le lendemain je me suis senti paresseux

Mercredi dernier, soit le 26 mai, avait lieu l'inauguration de l'expo de Pierre Dalpé, l'un de mes compagnons de résidence, à la galerie du Laboratorio Mexicano de las Imagenes.

Évidemment, le vin était gratuit ce qui m'a donné un bon élan pour continuer la fête ensuite!
Ci-dessus, photo de groupe à la galerie.
De gauche à droite, moi-même, Neri et Kathrin Kur.
Kathrin Kur, Catherine Bodmer et Cesar Burgos.Le voici enfin, l'artiste célébré, juste entre moi et Cesar Burgos. Les photos sont d'ailleurs de lui (sauf bien entendu les deux prises avec la caméra de mon ordi).

jeudi 20 mai 2010

Starbucks, phare international du bon café

Peut-être est-ce moi qui suis difficile, mais il me semble qu'une des difficultés d'être de passage dans une ville inconnue - que ce soit pour quelques jours ou quelques mois -, c'est de trouver où boire un bon café. Vous pensez que je vais écrire quelque chose comme «c'est particulièrement vrai à Mexico»? Que neni, si c'est vrai à Mexico, ça l'est tout autant à Paris où on m'a servi (et pas très aimablement en plus) de bien mauvais cafés. Parfois, on tombe sur un illuminé du café, un vrai passionné qui, en vous servant votre petit kawa, vous sert aussi toute l'histoire de la boisson, de la découverte de la plante, ses variétés et sa culture, au traitement des grains, la torréfaction, etc. Hier, je suis tombé sur un tel illuminé. Son café était très bon, ce qui est un plus parce que l'illuminé rencontré à Namur servait une boisson amer et acide tout à fait dégueulasse.

Je vous raconte pas tout, ce serait trop long. Seulement une anecdote que j'ai trouvé savoureuse. Resterait à vérifier si l'info est juste. L'illuminé raconte:
On a testé à l'aveugle le café servit par Burger King, McDonald, Dunkin'Donuts et Starbucks. Les cafés des deux premiers sont passables et s'équivalent à peu près. Dunkin'Donuts c'est déjà moins bien et, le cancre, la mauvais dernier, eh ben c'est Starbucks. Une chance qu'ils ont Internet sans fil!

J'applaudis intérieurement. J'ai détesté dès le premier essai qu'un adolescent qui n'est pas encore sorti de la dichotomie gustative salé/sucré, qui n'a pas encore découvert le merveilleux monde de l'amertume (qui est plus près de la réalité de nos vies quotidiennes), qui ne comprend pas ce que je lui demande quand je commande «un court» simplement parce que ça ne figure pas sur son menu en italien, me serve mon café dans une tasse en carton. Et dire qu'on fait la queue pour entrer au Starbucks ici (alors que les petits cafés sympa pullulent) et que celui au coin de ma rue offre même le service de valet parking. Il faut dire qu'ils vendent leur café au même prix que chez nous ce qui, ici, en fait un produit de luxe. Imbuvable, mais de luxe.

dimanche 16 mai 2010

Un troisième scorpion

Je suis le dernier arrivé à la Casa del escritor. J'y suis depuis le 5 avril. Avant mon arrivée, mes compagnons de résidence ont aperçu un scorpion dans la salle à manger. Puis rien pendant un temps. Dimanche le 9 mai, scorpion dans la cuisine. On se rassure en se disant que les scorpions ne montent pas à l'étage, certaines sont même convaincues que les scorpions n'appréciant pas se déplacer sur du tapis ne mettrait pas la patte dans une des chambres. Eh ben, les scorpions marchent sur les murs et Pierre Dalpé en a tué un avec sa chaussure pas plus tard qu'hier. Il se trouvait sur le mur de sa chambre. Nous essayons tous de ne pas céder à la paranoïa. On se dit que ce ne sont que des scorpions noirs, que leur piqure est certes douloureuse mais pas mortelle ni même grave. Tout de même, nous regardons dans nos chaussures avant de les enfiler, je secoue mes oreillers avant de mon coucher. Pas de la paranoïa, juste quelques gestes simples et inefficaces de prévention.

jeudi 13 mai 2010

de la lecture / perception

La perception élabore des édifices complexes à partir de quelques signes, impressions / ponctions, laissés intentionnellement ou non (qu’on pense aux nuages semblant prendre des formes familières) et du bagage d’expériences et de connaissances du regardeur. Aussi, celui-ci projette ses attentes, parfois désirs, sur ce qu’il perçoit / décode.

Il est aussi possible que l’émetteur des signes manipule – dans la mesure de ses moyens – la perception du destinataire. Depuis maintenant sept ans que j’ai cette idée de réaliser un film à partir du Désert mauve de Nicole Brossard. J’en parle autour de moi, j’y pense, l’idée repose, enfle avec le temps et les commentaires / expériences / informations que je glane. Notamment celle que le désert de l’Arizona, le Sonora, couvre également les états mexicains de Baja California et de Sonora (qui donne son nom au désert ou vice-versa). Je pourrais donc y tourner mon film à moindre coût en prenant soin de le faire de telle façon que le regardeur croira qu’il s’agit de l’Arizona. Cela est une pratique courante. Le spectateur peut être au courant que les images ont été créés au (sont une ponction du) Mexique et accepter que la fiction, elle, se déroule en Arizona. C’est ce que Lejeune appelle « le pacte de lecture ».

mercredi 12 mai 2010

petite réflexion tirée d'un texte de Marc Mercier (Marseille)

Mon collègue, Yves Doyon, m'envoie de quoi réfléchir:

«La poésie consiste toujours a se tenir dans les
limites de l'excès, d'où la nécessité de se constituer
une sorte d'équilibre qui ne peut être trouvée que
dans le mouvement. Le poète est un guetteur des
lisières, un rôdeur des confins. Il se tient là où la
réalité révèle ses insuffisances. On n'est jamais assez
poète ! Il serait vain d'avoir la passion de la liberté
sans vivre la liberté des passions.»

Marc Mercier

Sous le soleil exactement

À midi, se repérer grâce au soleil. Pas toujours une tâche facile. En principe, le soleil se trouve au sud à midi. Mais ici, il est pile-poil au-dessus de ma tête. Le sud pourrait être n'importe où autour. On n'est pas aidé.

J'ai été (un peu) malade hier

Aujourd'hui je me sens mieux. Quelques douleurs abdominales persistes, mais presque rien. J'espère que tout ça sera passager. Ce malaise n'est pas dû à quelque chose que j'aurais mangé dans la rue comme le suggérais un ami, mais un reste du frigo un peu trop vieux que je n'ai pas voulu jeter. Comme bien des personnes de ma génération, ma mère, pour me convaincre de terminer mon assiette, m'intimait de penser «aux-pauvres-enfants-qui-meurent-de-faim-en-Éthiopie» et de me considérer chanceux d'avoir du foie de vache dans mon assiette. Sûrement à cause de ce traumatisme, j'ai beaucoup de mal à jeter de la nourriture. C'est qu'à l'époque de la grande famine en Éthiopie je devais avoir autour de 8-10 ans. Je pense que c'est un phénomène international car mon compagnon (ça se féminise «compagnon»?) de résidence, Catherine, est Suisse et dit avoir subit le même traitement psychologique.

En fait, le texte ci-dessus est celui d'un courriel que j'envoyais à l'ami que je mentionne. Celui-ci, d'origine française, est mon aîné de quelques années. Voici ce qu'il m'a répondu: «Pour notre génération c’était Ah si tu avais vécu la guerre !!!!!!!!!!!!».

J'aime.

mardi 11 mai 2010

Une virée hors de la ville

Dimanche 9 mai, jour de repérage pour Kathrin Kur. Neri et moi avons accompagné Kathrin et son assistant Pablo pour cette virée vers Querétaro, le village de San Juan de la Vega, puis San Miguel de Allende.

Kathrin Kur


J'essayais d'aider comme je le pouvais.

Neri Saavedra (qui a pris la plupart de ces photos)

Le village

À San Miguel de Allende (très beau comme endroit)

Kathrin Kur et Pablo




Fin du voyage puis retour à Mexico

lundi 10 mai 2010

une virgule répétée


plutôt un parenthèse...

La représentation

L’une de mes compagnons de résidence dit avoir un problème avec la représentation. Elle est photographe. Que peut signifier pour une photographe « avoir un problème avec la représentation » ? Représenter un moment, une scène, témoigner, assumer un point de vue, faire un commentaire ? Ou volonté d’être plastique, des lignes conduisant le regard, une ponction qui transforme, qui change la forme, renouvelle l’objet. Mais toujours une représentation, non ?

Représentation :
- rendre sensible
- présenter une seconde fois, dans un contexte différent, recontextualiser

dimanche 9 mai 2010

Ça y est!

Septième voyage au Mexique. C'est ce matin vers les 5h15 que j'ai vu mon premier scorpion. Il était noir - donc pas (vraiment) dangereux - et dans la cuisine. D'environ deux pouces de longueur, il a été surpris par la lumière que j'ai allumé dans la cuisine. Il s'est alors déplacé pour se mettre à l'ombre du dossier d'une chaise.

vendredi 7 mai 2010

de l'importance du catalogue Sears pour les garçons de ma génération

Avant l'omniprésence culturelle d'Internet (et l'hypersexualisation qui vient avec), le catalogue Sears, notamment sa section soutien-gorge, a tenu un rôle d'importance non négligeable dans le développement sain et sanguin des jeunes hommes (pré-pubère, pubère et même au-delà). Cette époque correspondant aussi à une ère pré-photoshop en ce qui a trait à la post-production photographique, les jeunes hommes que nous étions pouvaient espérer dénicher à travers la transparence de quelques dentelles un mamelon de-ci, de-là.

Je pense à cela parce que je suis en train de manger des œufs servis sur des tortillas et nappés de sauce tomate pimentée. Ce plat fait ressurgir dans mon esprit une ancienne publicité de McDonald - produite et diffusée au Québec - annonçant un produit nouveau: le McFajita. La publicité se déroule au Mexique. Une jeune femme apporte à manger à son amoureux qu'on vient de jeter en prison. De la laitue, quelques légumes frais, du poulet et du fromage jetés sur une tortilla. Malheureusement, l'assiette ne passe pas entre les barreaux. C'est à ce moment qu'elle a l'idée géniale de rouler la tortilla. Et voilà! Le McFajita est né! Je reconnu tout de suite la jeune Mexicaine de la publicité. Elle était interprétée par mon modèle favoris de la section soutien-gorge du catalogue Sears, celle représentant la catégorie de clientes «petits seins».

Choc ou révélation?
J'apprenais quelque chose sur le monde.